Page name
…
Qu’est-ce qu’un biomarqueur ?
Un biomarqueur est une substance mesurable dans le corps qui permet de diagnostiquer une maladie ou de surveiller son évolution. En médecine, les biomarqueurs sont des indicateurs précieux qui aident les médecins à poser des diagnostics plus précis et rapides.
La brèche ostéoméningée : une urgence médicale
La brèche ostéoméningée est une rupture de continuité osseuse au niveau du crâne qui a pour conséquence la fuite de liquide céphalo-rachidien (LCR), fluide qui protège le cerveau et la moelle épinière. Cette fuite se manifeste souvent par des écoulements de liquide par le nez (rhinorrhée) ou l’oreille (otorrhée), généralement après un traumatisme crânien, une intervention chirurgicale, ou plus rarement de façon spontanée. Bien que cette affection soit rare, elle constitue une urgence nécessitant une prise en charge rapide pour éviter des complications graves, comme la méningite.
Un nouveau biomarqueur pour diagnostiquer plus rapidement une brèche ostéoméningée
Actuellement, le diagnostic repose sur des signes cliniques, des examens d’imagerie et des tests biologiques. Pour ces derniers, le clinicien récolte l’écoulement suspect, parfois en très petite quantité, afi n de l’analyser au laboratoire. Jusqu’à présent, deux biomarqueurs principaux étaient utilisés : la ß2-transferrine ou la protéine ß-trace. Leurs points faibles ? Des délais d’obtention de résultats trop longs et une interprétation parfois complexe.
Récemment, dans une étude menée par le laboratoire de la CSPO en collaboration avec les Cliniques Universitaires Saint-Luc, un nouveau biomarqueur a été identifié : la protéine tau phosphorylée en position 181 (p-tau181). Cette étude, portant sur plus de 50 patients présentant un écoulement suspect, a démontré que ce marqueur permet un diagnostic aussi fiable que les tests existants, mais avec un résultat beaucoup plus rapide (35 minutes) et une interprétation aisée. Les résultats ont été publiés dans la revue renommée « Journal of Neurology ».
Perspectives
Cette découverte est une avancée notable, surtout après des années sans progrès significatifs dans ce domaine. Selon Jean-Louis Bayart, Pharmacien Biologiste au laboratoire de la CSPO l’étape suivante sera d’améliorer la méthode de dosage et d’étayer davantage les performances diagnostiques du biomarqueur, avant de proposer son utilisation en routine clinique.
Ce dernier souligne l’efficacité de l’équipe de technologues du laboratoire. Parallèlement à l’activité de « routine », ceux-ci participent à la mise en place de nouveaux biomarqueurs et font un travail primordial au quotidien, au service de tous les patients. C’est notamment le cas pour le diagnostic biologique de la maladie d’Alzheimer. Dans ce cadre, l’équipe du laboratoire travaille depuis de nombreux mois sur des biomarqueurs sanguins qui pourraient potentiellement faciliter l’approche diagnostique actuelle.